L'Expérience Chibane

Quentin, Pilote de Xingu dans la Marine Nationale

L'Expérience Chibane Season 1 Episode 36

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Aujourd’hui, on part à la rencontre de Quentin, 30 ans, pilote dans l’Aéronavale française, instructeur planeur et passionné d’aéronautique depuis l’enfance. Entre souvenirs de vols, anecdotes touchantes et réflexions, cet épisode retrace un parcours riche en expériences et en engagement, de ses débuts sur planeur à ses missions actuelles sur Xingu, en passant par son avenir sur l’Atlantique 2.

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ Chapitres  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
00:00 – Introduction & présentation
01:43  – Les débuts : passion, planeur et instruction
21:32 – Cadets de l’air : immersion à l’international
27:39 – Le parcours avant les EOPAN
30:40 – Marine nationale, EOPAN et formation
37:36 – Pourquoi pas la chasse ?
39:17 – Le Xingu
51:20 – Vers l’Atlantique 2 : patrouille maritime et ses missions
01:00:00 – Anecdotes, souvenirs de vol & conseils aux jeunes

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▬▬▬▬▬▬▬▬▬ L'équipe de production ▬▬▬▬▬▬▬▬▬
Animateur : Tom Rocher
Réalisation : Clément Delcros et Tom Rocher
Équipe image : Ilia Gerber, Jean-François Even et Alexey Bogomolov
Post-production : Marek Mádl, Ilia Gerber et Sébastien Selle
Illustrations : Laura Salabert

#xpchibane #aviation #podcast

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Animateur : Sébastien Selle et Thomas Rocher
Post-production : Ilia Gerber et Marek Madl
Bande sonore : Thibaut Maurin

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Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de l'Expérience Chibane, le podcast.

aéronavale de Lann-Bihoué, à Lorient.

Et on va rencontrer Quentin, c'est

un jeune pilote de tout juste 30 ans,

mais qui a déjà une belle expérience aéro derrière lui.

Il a fait du planeur, il a participé aux cadets de l'air.

Et là, ça fait 3 ans qu'il est sur la

base aéronavale de Lann-Bihoué, sur Xingu.

Il se prépare à la patrouille maritime sur Atlantique 2.

Donc, on va parler de tout ça avec lui tout de suite.

Salut Quentin.

Salut Tom.

On est très content de t'avoir avec nous.

Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.

Tu nous accueilles aujourd'hui

sur ton lieu de travail, c'est ça ?

Alors, dis-nous en un peu plus

sur la BAN de Lann-Bihoué.

Du coup, on est à la flottille 28F, comme tu as dit, sur la

BAN de Lann-Bihoué, dans le Morbihan.

C'est la flottille des Xingu, de l'aéronavale.

Et voilà, nous sommes sur la flottille qui fait du coup de

la formation pour les pilotes,

avant de les envoyer, enfin, de

la fin de formation, on va dire,

avant de les envoyer sur des machines plus grosses comme

l'Atlantique 2 ou le Falcon 50.

Donc, en fait, c'est une flottille

qui fait du mûrissement, on va dire.

Ok, tu vas nous parler de tout ça dans un second temps.

On va commencer par retracer un

petit peu tout ton parcours aéro.

Un parcours qui a commencé finalement très jeune.

Au départ, je crois que tu te

destinais au métier de professeur d'histoire.

Et puis, c'est un meeting aérien qui a tout changé.

Oui, moi, j'aimais beaucoup l'histoire.

C'est vraiment un truc qui me passionnait.

J'aimais les dinosaures.

J'adorais le débarquement.

Enfin, j'adore toujours.

C'était des périodes qui me plaisaient beaucoup.

Et vers 10-11 ans, c'est en voyant les premiers avions.

Je ne sais plus si c'était en meeting ou juste comme ça.

Voyant passer un avion de chasse, je

me suis dit, c'est stylé comme truc.

Et après, c'est l'idée a fait son petit chemin.

Et après, je me suis dit, c'est

quand même mieux que prof d'histoire.

Ok, tu avais quel âge là ?

Je pense 10-11 ans, quelque chose comme ça.

Et donc après, ta première expérience,

on va dire, avec l'aéro, c'est le planeur.

Oui, c'est ça.

À 14 ans, tu passes de l'autre côté de la barrière.

La barrière, je vais le dire.  

Oui, c'est clairement ça.

En fait, souvent, moi, j'allais voir avec mes

grands-parents ou mes grands amis,

on allait à l'aérodrome voir les avions, parce que c'était

juste à côté de chez mes parents.

Et on allait souvent du côté avion et on regardait les

avions, on regardait les avions.

Puis en fait, il y a des barrières,

donc on ne pouvait pas aller plus loin.

Et un jour, on voyait les

planeurs de l'autre côté de la piste.

Et un jour, on s'est dit, tiens, on va

essayer d'aller voir les planeurs pour changer.

Et en fait, au planeur, il n'y a pas forcément de barrière.

Du coup, les gens, ils nous ont

dit, qu'est-ce que vous faites là ?

On vient voir.

Ils disent, venez, on va vous emmener en bout de piste,

voir les planeurs, les avions, etc.

Et du coup, c'est vraiment là où je

me suis dit, c'est vraiment trop bien.

C'est la première fois que vraiment je montais dans un

avion ou même dans un planeur.

Et on m'a expliqué tout le parcours pour faire pilote de

planeur, qu'il y avait des

bourses pour les jeunes, tout ça.

Et là, je me suis dit, ok, plus tard, je ferai du planeur.

Super.

Donc on peut commencer en fait le

planeur assez tôt, enfin 14 ans, c'est...

Ouais, c'est ça.

Après, il y a la petite formation, etc.

Après, on peut passer son brevet de pilote de planeur.

Et on peut voler très tôt, seul, finalement.

Par rapport à l'avion, il faut attendre

un peu plus... d'être un peu plus vieux.

Le planeur, c'est un peu plus jeune.

Ok.

C'était sur quel terrain ?

C'était à Moret.

D'accord.
C'est toujours mon terrain

actuel, où je vais de temps en temps.

Et qui se situe où ça ?

C'est dans le sud-est de la

région parisienne, vers Fontainebleau.

Ok.

Voilà.

Ok, ok.

Donc tu commences le planeur à 14 ans ?

Alors non, même pas.

J'ai fait mon...

C'était vraiment...

Là, je n'ai même pas volé.

Je suis juste allé voir...

Ouais, vu comment c'était, etc.

Et mon premier vol en planeur, après, c'était à 17 ans.

D'accord.

Parce qu'à l'époque, je n'avais pas assez d'argent.

Mes parents n'avaient pas les

moyens de me payer les heures.

Donc j'ai économisé, en fait, jusqu'à mes 17 ans pour

pouvoir me payer les heures quand j'étais plus vieux.

C'est ça.

Il faut compter combien pour

un brevet de pilote de planeur ?

Franchement, avec les bourses, etc.

Je pense que...

Moi, je payais 600, 800 euros par an.

D'accord.

Ouais, allez, un bon 1000 euros pour faire une saison avec

une trentaine d'heures de vol.

Normalement, on peut s'en sortir quand on est jeune.

Ça peut faire une saison.

Donc tu payes...

En fait, c'est comme dans un aéroclub.

Tu payes une adhésion au club.

Ouais, il y a ça.

Donc la licence, l'adhésion au club.

Et après, il faut rajouter les heures de vol.

Ouais.

Et la remorquée ou la treuillée

en fonction du club où on est.

Ça marche. 

Donc ta formation, elle commence à 17 ans.

Qu'est-ce qui...

Le déroulé de la formation, en fait, planeur ?

Comment ça se passe ?
Au début, j'ai commencé par un petit stage.

Pour être sûr que ça me plaisait.

Même si j'avais pas trop de doutes.

J'avais déjà fait un vol

d'initiation en avion quand j'avais 16 ans.

Mais là, du coup, je voulais vraiment me mettre au planeur.

Donc j'ai fait le stage.

Ça m'a plu.

C'était le premier été.

À mes 18 ans, du coup, j'ai continué.

Et après, j'ai été lâché assez rapidement.

Le brevet, l'année suivante, dans la foulée.

Enfin voilà.

Et ça va assez vite, quoi.

Donc breveté à 18 ans.

18 ou 19, quelque chose comme ça.

Je sais plus exactement, mais ouais.

Ça marche.

Et ensuite, tu t'es orienté vers

quelle pratique perso, en planeur ?

Qu'est-ce qui t'intéressait le plus ?

Au début, moi, c'était juste voler, être en l'air.

De toute façon, au début, tu es limité dans l'espace.

Tu n'as pas le droit d'aller trop loin, etc.

Donc du coup, tu restes au-dessus du terrain.

Tu essayes de rester le plus longtemps en l'air.

On s'amusait à tenir celui qui rentrait en dernier, etc.

Et puis après, il y a cette phase où tu fais ça.

Après, tu as le droit d'aller plus loin.

Du coup, tu as forcément envie d'aller toujours plus loin.

Au bout d'un moment, je ne

recherchais pas la performance ou quoi.

Pas la distance ou quoi ?

Et en fait, ce qui me plaisait, c'était me balader.

J'aimais bien me balader, aller loin,

mais pas forcément en fonction des journées.

Et je n'ai jamais après fait de compétition ou de voltige.

C'est vraiment être en l'air et me balader qui me plaisait.

Et te balader.

Est-ce qu'il y a ce côté aussi analyse un

peu de la masse d'air, analyse de la météo ?

Ça, c'était un truc qui m'intéressait.

En fait, c'était vraiment de te dire, tu fais, je crois que

j'ai dû faire 7h30 de vol une fois sans moteur.

C'est quand même dingue de dire

que tu peux faire ça sans moteur.

Et ça, c'était vraiment, c'est

toujours un truc qui me plaît.

C'est, tu analyses le sol, la masse d'air.

Chaque fois, ça change.

Il suffit qu'il ai plu pendant 3 semaines.

En fait, tu sais que tel endroit, ça va être détrempé.

Donc, tu vas éviter d'y aller.

Tu vas plutôt aller là où le sol est plus sec, etc.

Tu analyses aussi la masse d'air.

Parce que ça va moins bien marcher en thermique.

Ça va moins chauffer.

Du coup, tu es toujours dans

l'analyse de la masse d'air, du sol.

Et ça, c'est hyper intéressant aussi.

Tu es toujours en train de réfléchir.

Tu es jamais dans ton planeur en train de te dire,

OK, c'est bon, c'est acquis.

Non, tu es toujours, sauf si

vraiment, c'est une journée incroyable.

Et il y a des cumulus partout.

Mais tu es tout le temps, même quand c'est incroyable,

en fait, tu te dis, OK, je vais

prendre celui-là plutôt que celui-là, etc.

Qu'est-ce que tu vois s'il y a un

cumulus qui est plus performant qu'un autre ?

Alors déjà, tu vas regarder le sol aussi.

Oui.

Savoir si ça va vraiment chauffer.

Après, tu as la forme du cumulus.

Généralement, ça fait un beau triangle.

Et tu sais qu'au niveau du triangle, en

fait, c'est là où ça va monter le mieux.

Oui.

Donc, tu essaies de te diriger vers ça.

Après, ça s'enroule aussi des fois un peu.

Ça fait des formes.

Il y a des endroits où c'est bien

noir parce que l'énergie se concentre là.

Du coup, ça monte à cet endroit-là.

Et puis après, des fois, tu

penses que c'est le bon endroit.

Et en fait, pourquoi aujourd'hui ?

En fait, ce n'est pas le bon endroit.

Et du coup, c'est ailleurs.

Et voilà, c'est la théorie et la pratique.

Mais la plupart du temps, c'est souvent la même chose.

Et à partir de quelle altitude est-ce que

tu commences à te dire, là, il serait temps

que je retrouve une pompe pour repartir ?

On se dit, normalement, c'est vers 600 mètres.

600 mètres, tu commences à vraiment envisager de te poser.

Tu regardes, 600 mètres, c'est bon.

J'ai des champs.

Je peux chercher une pompe.

En dessous, tu commences

vraiment à dire, OK, là, j'ai un champ.

C'est bon, je vais me poser.

Tu ne prends pas trop de risques.

Après, en compétition, forcément, tu descends ton niveau

parce que c'est la compétition.

Mais quand tu es en vol comme ça, tu ne vas pas jouer.

Tu as fait un peu de compétition, justement ?

Pas du tout.

Ce n'est pas quelque chose qui t'intéresse.

Ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse.

Pour l'instant, je ne dis pas que je n'en ferai jamais.

Mais ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse.

Ça marche.

Tout à l'heure, tu parlais du fait qu'on ait le droit en

planeur d'aller à une certaine distance.

Ça fonctionne comme ça ?

C'est-à-dire qu'il y a des échelons en termes de distance ?

En fait, au début, ton instructeur te

signe ton carnet pour aller jusqu'à...

Soit tu restes au-dessus du terrain et après, tu as le

droit d'aller un peu plus loin.

On te dit, aujourd'hui, tu vas aller à tel endroit.

Lui, il a vérifié que c'était safe d'y

aller, qu'il y avait des bonnes conditions.

Et puis après, tu passes ton brevet, etc.

Et donc après, tu enlèves ces restrictions.

Et après, tu peux aller le plus loin.

Mais après, c'est toujours pareil.

C'est une histoire de zone de confort.

Au début, tu n'oses pas aller à 50 bornes.

Puis une fois que tu l'as fait, tu te

dis, bon, ce n'était pas si terrible.

Ce n'était pas si terrible.

Et puis après, tu vas un peu plus loin.

Et puis voilà.

Et alors, petit à petit, ce qui t'a intéressé dans le

planeur, c'est la transmission, l'instruction ?

Oui, c'est clair.

C'était un truc que j'avais bien...

C'était transmettre ma passion.

Parce que du coup, c'est ma passion depuis que j'ai 10 ans.

Transmettre ma passion et donner envie aux gens d'en faire.

Et montrer aussi aux plus jeunes que ce n'était pas si

compliqué que ça de devenir pilote, en tout cas de planeur.

Pas si cher non plus.

Et que c'est finalement facile d'y arriver.

Et que tout le monde, finalement, peut

faire pilote de planeur assez facilement.

Donc tu as décidé de rentrer en

formation pour être moniteur ?

Oui.
Je ne sais pas si on dit moniteur ou instructeur.

Oui, moniteur, instructeur.

J'ai fait instructeur, j'ai fait

quelques années quand même avant.

Parce qu'on ne peut pas y aller comme ça.

Voilà, j'allais te dire combien d'heures de vol ?

Alors, je ne sais plus combien d'heures il faut exactement.

Mais en gros, je suis rentré un

peu après avoir eu les minimas.

Dès que j'avais eu les minimas,

j'étais inscrit pour faire le stage.

Ça marche.

Et j'ai fait ma formation.

Et après, je suis devenu instructeur en 2018.

Ok.

Formation à la montagne, je crois que

tu n'avais pas forcément l'habitude.

Oui, c'est ça.

Il y a une première partie qui était

côté de chez moi, en simulateur, etc.

D'accord.

Où tu fais un peu de pédagogie, tu apprends

un peu tout ça, tu refais un peu des leçons.

Et après, tu es au centre national à Saint-Auban.

Et là, c'est la première fois

que je fais du vol de montagne.

Oui.

Et c'est impressionnant.

Alors, dis-nous, quelles sont les

différences entre la plaine et la montagne ?

La plaine, tu as toute ton

étendue avec tes cumulus partout.

Oui.

Donc, c'est facile, il y a des cumulus partout.

Et il y a des champs partout.

Moi, surtout là d'où je viens, il y a des champs partout.

C'est ça, pour poser en montagne.

Pour poser en montagne.

En fait, tu as un petit carnet avec les champs répertoriés.

Et tu ne peux pas aller où tu veux.

Et donc ça, au début, c'est une autre gestion de ton vol.

Tu sais que tu dois passer de champ en

champ, de local de champ à local de champ.

Parce que tu ne peux pas te poser.

Si jamais tu n'as pas d'ascendance, tu

ne vas pas te mettre dans la montagne.

Donc, il faut que tu sois sûr de pouvoir aller soit dans un

champ, soit sur un aérodrome.

Toujours rester en finesse.

Toujours rester en finesse d'un

terrain ou d'un champ qui est acceptable.

Et puis, tu colles le relief.

C'est assez impressionnant.

Tu voles assez vite.

Tu as l'impression de vitesse quand tu es vers le relief.

Puis, il y a quand même des ascendances.

Donc, moi, je me rappelle.

Je me rappelle à tout ma vie.

Première ascendance que j'ai prise dans les montagnes.

Tu commences à enrouler.

Tu fais le virage.

Et puis, tu reviens.

Et puis, en fait, tu as un mur à côté de toi.

Tu as la barre.

Et là, tu fais.

OK.

C'est impressionnant.

Et puis, tu ne le fais pas tout seul.

Donc, tu es avec un instructeur d'instructeur derrière.

Qui t'explique.

Qui te montre.

Et puis, encore une fois, tu

recules un peu tes limites à chaque fois.

Et à la fin, on te laisse voler seul.

Et puis, tu n'as plus peur.

Enfin, je n'avais pas peur.

Mais tu es plus en confiance et plus

serein quand tu fais des vols comme ça.

Puis, tu as fini peut-être aussi par gagner

un petit peu de capacité à lire l'aérologie.

Oui, ça aussi.

C'est que du groupe.

Oui, exactement.

On t'apprend aussi à lire l'aérologie

de montagne qui est un peu différente.

Alors, comme je disais, tu as la

théorie que tu connais à peu près.

Que tu revois dans le détail.

Et en plus, tu as la pratique où là, ils te donnent en plus

des tips à chaque fois sur l'aérologie.

Parce que les monites là-bas, ils

connaissent par cœur le terrain.

Donc, ils te disent, là, tu sais

que ça monte quasiment tout le temps.

Et peut-être sur un plan un peu plus technique pour ceux

qui connaissent un peu le planeur, tout ça.

En montagne, il y a peut-être un petit

peu plus de cheminement sur les reliefs.

Avec les reliefs, c'est beaucoup plus facile.

Il y a un truc qu'on appelle le parcours.

En fait, c'est un chemin qui est

plus ou moins tracé sur les montagnes.

En fait, tu pars là-dessus et tu peux faire, je ne sais

plus combien de bornes ça fait,

mais tu peux faire une journée quasiment, enfin plus même à

faire des allers-retours là-dessus.

Mais en fait, tu sais que sur une

belle journée, ça tient tout seul.

Il n'y a pas besoin de chercher les ascendances.

Donc, c'est peut-être même plus facile à certains égards,

dans certaines configurations.

C'est plus facile des fois.

Des fois, c'est plus dur.

Je pense que ça dépend vraiment des conditions du jour.

Combien de temps elle t'a pris

cette formation instructeur ?

Ça a duré quatre semaines en tout.

D'accord.

Donc, une première semaine, comme je

disais, où on a fait un peu de simu.

Deux semaines de pratique avec des cours au sol, etc.

D'accord.
Et il y a une dernière semaine qui était plus axée sur le

vol en campagne, justement, montagne et plaine à la fin.

Ok.

Et tu parlais du simulateur au

début, vous utilisez quoi comme...

Alors, c'est Condor, le simulateur.

Le fameux...

Oui, on utilisait ça.

Et c'est hyper démonstratif pour les premières leçons.

En fait, tu peux te poser le monit

il te dit, bah non, il faudrait plus dire ça comme ça, etc.

Alors qu'en vol, ça avance.

Tu ne peux pas refaire.

Donc, tu perds du temps si tu dois refaire.

Là, au moins, tu mets sur pause.

Bon, on va recommencer.

Je te remets en arrière.

Enfin, c'est hyper pratique.

Ok.

Et donc, ta formation terminée, tu es retourné vers chez

toi, au sud de la région parisienne.

Tu as fait de l'instruction, j'imagine, dans ton club.

J'ai commencé l'instruction

dans la foulée, la première année.

Je ne sais plus combien

d'heures j'ai fait la première année.

Mais du coup, ça m'a vraiment conforté dans ce truc.

J'étais vraiment super content d'en faire.

C'était hyper intéressant.

Et puis, je faisais les cours le matin.

L'après-midi, on allait faire les vols.

C'était hyper enrichissant.

Et pour moi.

Et je pense, j'espère, pour les élèves que j'avais.

Enfin, voilà.

Je me suis vraiment épanoui là-dedans.

Et puis, j'imagine que c'est différent aussi en fonction du

type de public auquel tu t'adresses.

Si tu es avec quelqu'un qui débute.

Au contraire, quelqu'un qui a déjà un peu plus de niveau.

Sur quoi vous travaillez en fonction des types de profils ?

Au début, tu es avec des gens

qui n'ont des fois jamais volé.

Qui font du planeur parce

qu'ils ont fait un vol d'initiation.

On leur a offert.

Ils ont bien aimé.

Et ils poursuivent là-dedans.

Tu as des gens qui arrivent parce qu'ils sont passionnés.

Et que souvent, des jeunes qui

veulent en faire leur métier.

Donc, on a déjà fait du simu.

Qui connaissent plein de choses.

Et en fait, tu les guides un peu.

Mais globalement, ils ont compris vite

fait, rapidement, comment ça fonctionnait.

Et puis, comme je disais, des gens qui viennent.

Parce que le planeur, ça leur plaît.

Ils n'ont pas forcément dans l'optique

de faire une carrière nautique ou quoi.

Et qui ne connaissent rien.

Et là, du coup, tu pars de vraiment zéro à expliquer.

Quand tu mets le manche à gauche, ça tourne à gauche.

Quand tu mets le manche à droite, ça va à droite.

Etc.

Donc, effectivement, tu as un niveau

de détail des fois qui est hyper précis.

Et puis, des fois, tu te dis,

vas-y, on va tourner à gauche.

Et en fait, l'élève, il comprend

directement comment ça fonctionne.

Ok.

Et donc, tu voles toujours en planeur aujourd'hui ?

Tout à fait.

Ouais.

J'ai repris l'année dernière avec la formation militaire.

C'était un peu compliqué d'être régulier.

Et puis, ça coûte toujours un peu d'argent.

Et j'avais plus trop, trop le temps.

Je me suis vraiment concentré sur ma formation.

Et j'ai repris l'année dernière.

J'ai refait mes qualifs instructeurs.

Parce que du coup, j'avais plus mes qualifs, quoi.

Et j'ai repris l'année dernière.

Alors, je fais des semaines bloquées.

Où je me dis, je vais faire une semaine de planeur.

Donc, je préviens.

Moi, je serai la telle semaine.

Si vous voulez, vous êtes sûr

d'avoir un instructeur pendant une semaine.

Et voilà, j'ai fait trois

semaines l'année dernière comme ça.

Ok.

Dans mon club, toujours où j'ai commencé, quoi.

Cool.

Est-ce que tu as des souvenirs en

planeur d'un super vol que tu aurais fait ?

Ou pas forcément.

D'ailleurs, même, ça peut être des souvenirs humains.

Mais qu'est-ce qui t'a le plus

marqué dans toutes ces années de planeur ?

C'est un peu ce que je disais tout à l'heure.

C'est que ça fait...

Du coup, je suis rentré au club, je ne sais plus.

Mais la première personne qui m'a montré les planeurs, etc.

Elle est toujours là.

Je la revois encore de temps en temps et tout.

Donc déjà, il y a un peu un esprit de famille.

Et en fait, on se fait des amis qu'on revoit chaque été.

Alors, je ne les vois pas tout le temps.

Mais quand je les revois, on se

passe des super moments ensemble.

Il y a un peu cet esprit-là que j'aime bien de camaraderie.

Tu passes ta journée.

Le planeur, c'est toute la journée.

Globalement, tu arrives à 8h, tu repars à 19h, 20h, 21h.

Et du club dit, tout le monde mange ensemble.

Le soir, souvent, on se fait pareil.

On mange ensemble, on fait un barbecue tous ensemble.

Et tu échanges beaucoup avec les gens.

C'est ça que j'aimais bien.

Et après, déjà, il y a tous ces

souvenirs-là, humains, comme tu dis.

Où j'ai passé des super souvenirs, des super étés là-bas.

C'est une grande famille.

Oui, c'est ça.

C'est un peu une grande famille.

Et puis les anciens, ils sont

toujours là pour te donner les bons tips.

Je me rappellerai d'une fois où je suis rentré.

Justement, c'est un souvenir pas forcément bon.

Je me suis vaché en rentrant, justement,

puisque je ne savais pas faire la

lecture du sol correctement à l'époque.

Et je suis rentré, ça passait pas.

J'ai préféré me vacher.

Donc, pareil, 600 mètres, ok,

je commence à chercher un champ.

Je trouve mon champ, je me pose.

J'appelle, je dis, les gars, je

suis posé là, tel endroit et tout.

Pas de problème, on vient de chercher.

Et le soir, quand je suis rentré, on me dit, mais...

Ben non, en fait, cet endroit-là, tout

le monde sait que c'est plein de flotte

et qu'il n'y a pas d'ascendance à cet endroit-là.

Ah bon ? Ben non, moi, je ne savais pas.

Du coup, depuis, je redis à mes

élèves, non, mais ne va pas par là,

parce que là, c'est plein de flotte et tout.

Et voilà, il y a cette transmission aussi

que je trouve méga intéressante, en fait,

et enrichissante que tu as le midi, le

soir, en discutant avec tout le monde.

Tout le monde se raconte ses histoires.

Et en fait, tu prends en expérience

aussi en écoutant ce que les gens disent.

Donc là, mauvaise expérience

ce jour-là, de rentrer comme ça.

Mais après, j'ai un super vol qu'on a fait, c'était un vol

à plusieurs, à 4 ou 5, là, avec des potes.

Et on était...

Chacun dans leur planeur.

Ouais, chacun dans notre planeur.

Et en fait, on se mettait un peu en

ligne, là, et tu sais, tu essayes de monter.

Ah, les gars, ça monte ici.

Donc, du coup, tu te rapproches, puis tu remontes un peu.

Puis après, en fait, c'est

l'autre qui est là-bas qui remonte.

Donc, du coup, tout le monde se vient faire lui.

Et en fait, tu avances comme ça

sur des kilomètres et des kilomètres.

Et jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'ascendance.

Ok, on fait demi-tour.

Et puis, hop, chacun dit, ok, là, ça monte.

Et on est rentré comme ça.

Bon, à la fin, c'était la course, celui

qui est rentré le plus vite, forcément.

Mais du coup, on est tous rentrés.

Et c'était vraiment top comme vol.

C'était un super souvenir.

Le vol de groupe, en fait, ça te

permet de voler, j'allais dire, plus sécu.

Tu matérialises mieux la matière.

Oui, c'est ça.

Et puis, là, tu vois, on savait que

devant, il n'y avait plus grand-chose.

Donc, on a dit, ok, on en laisse un sur la pompe.

On est sûr qu'il y a une bonne pompe.

Puis les autres, on va chercher à droite, à gauche.

Puis en fait, dès qu'on n'avait

plus suffisamment le début, hop,

on revenait sous celui qu'on avait laissé.

On remontait et on allait chercher.

Puis après, on a fait demi-tour.

Mais du coup, tu as ce truc aussi de

voler en équipe, là, où c'est super cool.

Cool.

Ta passion pour la transmission, du coup, qui s'est

concrétisée dans l'instruction,

tu l'as concrétisée dans autre chose aussi.

C'est que tu as passé ton CAEA.

Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?

Tout à fait.

Du coup, j'ai commencé le

planeur, comme je disais, à 17 ans.

J'avais déjà lu beaucoup de livres d'aéro avant.

Même j'avais lu le bouquin pour le PPL.

Donc, j'avais déjà un peu des

connaissances en arrivant dans le planeur.

Et je n'avais pas le BIA.

Je n'avais jamais eu l'occasion de le passer.

Donc, j'ai passé le BIA.

Quand j'étais en prépa.

Et en fait, il y avait des candidatures pour le CAEA.

Donc, Certificat d'Aptitude à l'enseignement de l'aéronautique.

En fait, c'est ce qui permet d'enseigner le BIA.

Et je me suis dit, bah, beau.

Et du coup, j'ai passé ce

diplôme-là pour donner des cours de BIA.

Et après, j'ai donné les cours.

Alors, j'aidais un peu dans ma prépa.

Il y avait déjà un prof.

Donc, je l'aidais un petit peu.

Et après, j'ai donné des cours en

école d'ingé dans mon école le soir.

Et on a fait passer le BIA, du coup, à des jeunes, enfin,

des copains qui étaient là

aussi, qui étaient passionnés, quoi.

OK.

Avec l'asso aéronautique de l'école.

C'est un diplôme qui est compliqué à avoir ?

Alors, c'était pas si facile que ça.

Moi, j'avais un peu révisé le

programme du BIA, plus des trucs à côté.

Et en fait, j'avais eu la navigation.

Et c'était pas facile, quoi.

Je me rappelle que le jury était assez dur.

Parce que c'est un oral ?

Il y a deux choses, oui.

Il y a un examen théorique, donc de connaissances

théoriques, un QCM, là, je crois.

Et après, tu as un oral.

En fait, on te donne un sujet.

Tu as deux heures, je crois, pour préparer.

Et après, tu passes devant un

jury où tu exposes ton sujet, quoi.

Tu fais un cours, en fait, tu leur fais un cours, quoi.

OK.

Très bien.

C'est la première fois que je faisais ça, du coup.

Bah, ouais, ouais.

J'imagine que...

Enfin, même, ouais, donner un cours

pour quelqu'un, c'est pas évident.

Ouais, c'est pas forcément évident, ouais.

Ça demande de mettre en place un peu toutes tes idées.

Ouais, et puis...

Bah, qu'est-ce que j'ai envie que les

élèves retiennent de ce que je leur dis, quoi.

Les trucs, les points clés, tout ça.

C'était pas...

Ouais, c'est pas évident.

Bien sûr.

Alors, ton investissement dans

l'aéronautique, il ne s'arrête pas là,

puisque tu as aussi fait partie des cadets de l'air.

Alors, raconte-nous un peu ce que c'est, déjà.

Qu'est-ce que c'est que les cadets de l'air ?

Du coup, c'est une association avec l'Aéroclub de France

qui, en fait, chaque année, sélectionne...

Alors, c'est une vingtaine de

pilotes, donc pas forcément de pilotes.

D'ailleurs, c'est des gens licenciés, fédération française,

pas que d'aéronautique, mais de planeurs, ULM, etc.

Même parachute.

Et en fait, il y a une lettre de motivation envoyée.

Ensuite, il y a un concours.

Donc, on sélectionne des dossiers.

Après, il y a un concours à l'Aéroclub de France,

donc avec des écrits, c'est des QCM, c'est de la culture "G".

Il y a de l'anglais.

Il y a un entretien avec plein de gens,

donc des fédérations, des pilotes, etc.

Quand tu dis que c'est de la

culture G, c'est sur tous les sujets ?

Ah ouais.

Alors, il y a un sujet, il me

semble qu'il y a un test aéropur

et il y a un test culture "G".

En Culture G, je me rappelle des trucs.

Moi, j'avais des questions.

Vous demandez quoi, par exemple ?

Je ne sais plus, mais...

Enfin, qui a gagné la coupe du monde de rugby en 2002 ?

Enfin, un truc du genre, quoi.

Ah ouais, ça va très très long.

Ouais, franchement, ça a balayé

vraiment tout au niveau culture "G".

Et à l'issue, donc moi, j'ai

passé une première année ce concours.

La deuxième année, donc je n'ai pas été pris,

j'ai passé la deuxième année.

Et en fait, j'ai été sélectionné

du coup pour partir en échange.

En fait, tu as plein de pays qui participent à cet échange.

Donc, tu as les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni,

enfin, vraiment plein de pays dans le monde.

Et en fait, chacun s'échange, donc

des cadets, pendant deux semaines.

Alors, en France, c'est une association civile,

mais au Royaume-Uni, c'est un peu des...

Donc, c'est la RAF qui organise ça.

D'accord.
Donc, c'est un peu un camp de scout version aéronautique

où ils font du planeur,

ils font des activités liées à l'aéronautique, etc.

Et moi, je suis parti en Israël,

donc ça ne se fait plus trop en ce moment.

Ouais. Mais je suis parti deux semaines là-bas

et c'était incroyable, j'avais vu plein de trucs.

Ouais, alors, juste pour revenir sur les cadets de l'air,

donc, tu es envoyé solo, en fait.

On était deux.

Vous étiez deux ?

C'était toujours par binôme.

D'accord.
Je crois qu'il y a peut-être une ou deux destinations

où tu es tout seul, mais nous, on était deux.

Et toi, en Israël, vous étiez deux Français ?

Ouais, c'est ça, deux Français.

D'accord.

On avait Américains, Royaume-Uni, Canada,

on avait Hong Kong, Allemagne.

Allemagne était tout seul, par exemple.

D'accord.

Mais ouais, on avait pas mal de monde, ouais.

Je ne sais pas combien de jeunes au total.

Je pense qu'on était une quinzaine, nous.

Une quinzaine ?

Ouais, 15-20, quelque chose comme ça.

Ok.

Une quinzaine, ouais.

Donc, parti pour deux semaines en Israël.

Raconte-nous le programme.

Eh bien, déjà, ça a commencé en France.

On a fait la Ferté Allée, je crois.

Après, on a visité...

Donc là, on se rencontre tous à la Ferté-Alais

pour la première fois, donc la promo de l'année.

D'accord.

Avec des anciens qui viennent, en fait.

Tout ça, c'est "drivé" par les

anciens, en fait, à chaque fois.

Qui organisent pour nous les rencontres et tout.

Donc, on avait fait la Ferté-Alais.

Après, on est...

Avant de partir, donc c'était en juillet,

on s'est tous retrouvés à Paris.

On a fait la visite d'Air France à Orly.

Pareil, c'était incroyable.

Tu vois, tu montes dans le A380, ce truc-là.

Moi, j'avais jamais fait ça avant, quoi.

J'avais pris l'avion, je crois, une fois à l'époque.

Quand j'étais petit.

Donc, c'était la première fois vraiment

que je prenais l'avion de ligne

et que je m'en rappelais.

C'était à ce moment-là.

On a visité Orly, les bureaux d"Air France, etc.

C'était top.

Et après, donc, on est partis.

Et en fait, on a été pris en compte

en arrivant à Tel Aviv

par l'armée de l'air israélienne.

D'accord.

Et en fait, on faisait deux soirs,

à peu près deux soirs souvent,

en famille d'accueil

et un soir sur une base.

D'accord. Donc, on a bougé dans toute l'Israël.

On a fait Jérusalem,

Eilat au sud,

Saint-Jean-d'Acre au nord,

la côte syrienne,

enfin, la frontière, pardon, syrienne.

D'accord, ouais.

Ouais.
Donc, on a fait vraiment plein de trucs.

C'était hyper intéressant

et culturellement

parce qu'il y avait vraiment aussi

des choses culturelles.

Il n'y avait pas que du militaire

et aéronautiquement

parce qu'on a fait du temps

avec l'armée de l'air israélienne.

On a vu plein d'avions.

On a fait du C-130.

Oui.

Première fois que tu as fait de l'Hercules

Ouais, c'est ça.

Incroyable.

Ils nous ont pris du coup

à l'aéroport militaire

à Tel Aviv

et on est descendu

dans le sud de l'Israël

à Eilat, justement, 

où ils ont une base

pas très loin.

Et ouais, on a fait du C-130.

Ils l'utilisent pour quoi

le C-130 ?

Voilà, c'était de la liaison.

C'était de la liaison.

Pas très confortable.

C'était pas très confortable.

Mais c'était sympa.

Sympa d'en faire.

Ok.

Voilà.

Après, on a vu des F-16 aussi.

Leur permanence opérationnelle

là-bas.

Donc, avec un F-16 armé

jusqu'aux dents.

Enfin, pareil,

c'était la première fois

que je pense que je voyais

un avion réellement armé

où le pilote nous a dit

« En fait, moi, à tout moment,

je pars.

Si vous entendez la sirène,

en gros, vous dégagez,

c'est que je pars et tout.

D'accord.
Et je fais « Ouais, ok, d'accord. »

Ok.

Donc, essentiellement,

des visites, en fait,

sur des terrains militaires.

Ah ouais, ouais,

c'était ça.

C'était des terrains militaires.

On a fait des bases d'hélico,

base F-16.

Enfin, on a fait

une base école aussi.

On a visité.

On a fait vraiment

plein de trucs différents.

L'objectif des cadets de l'air,

finalement,
il y a un rôle d'ambassadeur un peu.

Ouais, exactement.

C'est un rôle d'ambassadeur.

Tu le définirais.

Ouais, ambassadeur, c'est ça.

Et donc,
t'es là pour discuter

avec mes collègues allemands.

Ils faisaient du planeur.

Donc, on discutait.

Bah tiens,

comment vous savez chez vous,

le planeur ?
Ah, vous faites ça comme ça.

C'est marrant.

En France,

on fait pas ça comme ça.

Et après, pareil,

sur les visites culturelles,

etc.

Bah, t'as aussi un rôle

d'ambassadeur

et un peu de représentation.

On était souvent reçus

par des maires,

des choses comme ça.

Donc, c'est aussi parler

de ton pays,

comment ça se passe.

Voilà.

C'était ambassadeur

de l'aéronautique, au final.

Ouais.

Qu'est-ce que tu retires, toi,

de cette expérience ?

C'était vraiment trop bien.

Ça m'a conforté aussi

de voir des avions de chasse,

même si t'es pas

l'armée française.

Bah, ça m'a un peu conforté

aussi dans mon idée

de devenir pilote militaire.

C'est vraiment la première fois

que j'étais vraiment

un peu immergé

dans le monde militaire aussi,

même si t'es pas

l'armée française.

Et non, c'était hyper motivant,

on va dire.

OK.

Ouais.
Mais justement,

on va revenir un peu

à ton parcours pro.

Le bac en poche,

donc à 18 ans,

t'as un objectif en tête,

c'est d'être pilote.

Ouais, tout à fait.

Donc, tu commences

par EOPN.

Ouais.

Ça n'a pas marché.

Ça n'a pas marché.

Je me suis fait bouler

le premier jour.

C'était la dernière session

à Bretigny à l'époque.

Bouler le premier jour.

J'ai jamais su

pourquoi.

Mais voilà,

ça ne l'a pas fait.

Et là, du coup,

je me lance dans une prépa

scientifique

pour ne pas me fermer

de porte,

en gros,

si je voulais faire

l'ENAC

ou l'Armée de l'air

en tant que direct

ou même l'École navale

pour être pilote

derrière ou autre.

Ça marche.

Mais t'étais vraiment

plutôt, toi,

militaire au départ.

Ouais, c'était vraiment

d'abord militaire

et si jamais ça ne marchait pas,

j'aurais fait sûrement,

j'aurais essayé

de faire pilote de ligne.

D'accord.

Donc, ta prépa

se met en route.

Tu tentes l'ENAC ?

Ouais.

Ouais.

Pareil, ça n'a pas marché.

L'ENAC,

alors moi,

je n'étais pas

une tête,

on va dire.

D'accord.

Les maths et tout,

c'est vraiment pas mon truc.

Moi, j'aimais bien la physique,

mais je n'étais pas non plus

une machine en physique.

Ok.

J'aimais les sciences,

j'adore les sciences,

mais je ne suis pas

une tête.

Et l'ENAC,

je ne sais plus

les notes que j'avais eues,

mais vraiment pas incroyable.

Et moi, surtout,

ce que j'avais trouvé dur,

c'était l'anglais.

Je ne sais pas pourquoi.

Ah ouais.

J'avais trouvé

les épreuves d'anglais

hyper difficiles.

C'est ce qui pèche,

ouais.

Ouais, bah voilà.

Je pense que là,

vraiment, l'anglais,

je m'étais pris.

Les autres notes,

c'était pas incroyable,

mais j'avais été surpris.

Je me dis,
tiens, je m'attendais à pire.

Et l'anglais, par contre,

j'ai pris une claque.

Ah ouais, c'est chaud, quoi.

Donc du coup,

à l'issue de cette deuxième tentative

pour entrer dans l'aéro,

tu continues ta prépa

et ensuite,

vers quoi tu t'orientes ?

Après ça,

j'ai mis un peu de côté

en me disant,

ok, bon,

là, je suis lancé dans mon truc.

Je vais essayer d'aller

en école d'ingé,

de préférence,

une école d'ingé aéro.

Je n'ai pas eu

d'école d'ingé aéro.

J'ai eu une école généraliste,

mais qui faisait ce que je voulais,

du génie mécanique.

J'avais un peu mis de côté

les EOPAN,

tout ça.

J'avais gardé en tête

toujours les EOPAN

dans un coin de ma tête.

Mais là,
je voulais avoir un diplôme.

C'est toujours ce qu'on m'a dit,

en fait,

essaye d'avoir un diplôme

avant de tenter

parce que si jamais ça ne marche pas,

que tu aies quand même

quelque chose derrière

qui te plaise.

Et moi,

c'était pilote de ligue au pire

ou ingénieur aéronautique.

Je me suis toujours gardé ça

en tête.

Et finalement,

l'école d'ingé,

ça n'a pas marché non plus.

Je n'arrivais pas.

J'avais beau travailler,

je n'avais pas des super notes.

Peut-être une question de motivation,

je ne sais pas.

Mais je galérais,

je n'avais pas des super notes.

Et au bout d'un moment,

ils ont décidé de me renvoyer.

Et du coup,

tant mieux.

Je me suis dit,

bon,

de toute façon,

ce n'est pas ce que je voulais faire.

Donc,

au pied du mur,

pas le choix que de réussir

les EOPAN au final.

Tu pars sur les EOPAN.

Et oui,

je suis parti sur les EOPAN

après,

donc en 2018.

Oui.

En même temps,

du coup,

j'étais plus à l'école.

j'en ai profité

pour faire ma formation instructeur,

préparer les concours

EOPAN

Ça l'a fait du premier coup.

Et du coup,

je suis rentré

dans la marine

en septembre 2018.

Super.

Est-ce que tu peux revenir

un petit peu sur la sélec,

comment ça se passe ?

Oui.
Alors,

ça a un peu changé

depuis moi,

parce que ça fait quand même

quelques années.

Pour moi,
ton époque.

Mais à mon époque,

on avait du coup,

la première partie,

déjà,
c'est le CIRFA,

en fait,

qui trie un peu,

qui pose des questions,

savoir s'il y a des vraies

motivations derrière,

parce qu'il y a quand même

tout un processus

derrière.

ça ne sert à rien

de faire perdre du temps

aux gens
si la personne n'est pas motivée.

Donc,
moi,

j'avais déjà eu des questions,

des entretiens préliminaires

au CIRFA,

après tout le dossier, 

nananinana.

Ensuite,

on faisait une semaine

à Lanvéoc

donc là où il y a

l'école d'initiation au pilotage,

la "50S"

Et donc là,

il y a test d'anglais,

test de culture aéro,

test de sport,

entretien d'anglais,

entretien avec une psy,

entretien avec des pilotes.

Donc,
c'est une semaine

qui est assez dense.

Et à l'issue de ça,

les dossiers,

ils sont sélectionnés.

On est envoyé à Toulon,

au SLPA,

donc c'est le CEMPN aussi,

donc l'aptitude médicale.

On refait des tests psychotechniques.

Il y a des tests psychotechniques

aussi à Lanvéoc.

Et après,

on refait encore

des tests psychotechniques,

un espèce de simulateur aussi.

Et à l'issue de tout ça,

on revient d'entretien

avec une psy aussi.

Et à l'issue de tout ça,

on sait si on est sélectionné

ou pas pour intégrer l'EIP.

Sachant que du coup,

l'EIP,

c'est encore une sélection,

donc une sélection en vol cette fois.

Donc on a 14 vols à faire

sur CAP10.

Et on peut être éliminé

en fait à chaque vol.

Alors après,

il n'y a pas non plus que le vol,

il y a aussi le comportement

qui joue,

parce qu'on est militaire,

etc.

Donc il y a aussi ça qui joue.

Toi, c'était la première fois

que tu volais sur le CAP10 ?

Non, j'en avais déjà fait une fois.

Tu en avais déjà fait une fois ?

J'avais fait un vol d'initiation

pareil pour savoir

finalement,

est-ce que la voltige,

ça me plaît,

etc.

Donc j'en ai déjà fait une fois,

j'avais bien aimé.

Et là,

j'en ai refait.

Pareil,

c'est un avion qui est trop bien.

C'est vrai.

Les souvenirs que j'en ai,

c'était trop bien.

Tu fais de la voltige,

c'est hyper fin comme avion.

C'est hyper agréable à piloter.

Alors c'est dur à poser

parce que c'est un train classique.

Mais c'était top.

Et toi,
tu n'avais jamais fait d'avion en fait ?

Non, non.

J'avais fait...  

Lâché tout de suite sur le CAP 10

et puis ça ne t'a pas perturbé ?

Alors en fait,

j'avais fait un petit peu

de DR400

avec des copains

par-ci par-là.

Mais je n'avais jamais fait

vraiment de vol

en tant que pilote

jusqu'au bout.

Et oui,
comme tu dis,

les premiers vrais vols en avion,

c'était sur le CAP10.

Donc au début,

ça va
parce que c'est faire

de la ligne droite,

des virages à gauche, à droite.

Donc comme j'avais fait

du planeur,

ça allait.

Et puis en fait,

très rapidement,

on va te demander

des trucs plus compliqués

et en fait,

tu as beau avoir fait du planeur

ou de l'avion avant,

en fait,

ça devient...

On te demande des trucs

un peu plus compliqués

et là,

le niveau en fait,

ce qu'on dit au début,

il y a une différence

entre les gens
qui n'ont jamais volé

et les gens

qui ont déjà une expérience.

Et en fait,

très rapidement,

tout ça,
ça se lisse

et tout le monde

a globalement

le même niveau,

entre guillemets.

C'est-à-dire,

quand tu dis

que ça devient plus compliqué,

qu'est-ce qu'on te demandait

après comme exercice ?

tu fais les quatre premiers vols,

je crois que c'est

monter, descendre

de la mania,

en gros.

Après,
tu fais tout de suite

très rapidement

tour de piste

ou t'enchaînes

les tours de piste,

etc.

Et après,

je crois que le septième vol tu fais de la voltige

ça vient très vite effectivement

Au bout du quatorzième, donc le test final

tu fais,

tu n'as pas un cycle 1

de voltige,

mais tu fais,

tu décolles,

tu vas sur un axe,

tu fais de la voltige

pendant dix minutes,

tu as des figures imposées

à faire,

tu reviens,

tu fais des tours de piste

et ta mission,

elle est finie,

ton test,
il est fini.

Donc,
c'est quand même,

en 14 vols,

c'est dense.

Ouais,

justement,

comment tu fais

pour garder le niveau

sur ces 14 vols ?

Est-ce qu'au sol,

j'imagine que tu dois

beaucoup cogiter,

tu t'entraînes peut-être ?

C'est de la mécanisation,

ça,
on s'entraîne.

Donc,

tu as un cockpit de Cap 10

qui est à l'EIP,

là,

et tous les jours,

tu fais tes checklists,

machin,

avec les copains,

là,

on se mettait tout le temps

à deux.

C'est important de tourner

aussi de camarades

parce que tout le monde

n'a pas eu les mêmes retours,

donc tout le monde,

ensuite,
a les mêmes infos,

au final,
à force de faire ça.

Et donc,

tu fais tes trucs

avec les vitesses,

alors,

tu es là,

tu visualises ton truc

un peu comme

la Patrouille de France,

au final,

même si ce n'est pas la même chose,

mais globalement,

l'idée,

c'est ça.

Et pareil,

tu avais les boutons,

machin,
donc le but,

c'était vraiment

que ça aille vite

pour faire les checklists

et que tu saches

où appuyer dans l'avion.

Et donc,
tu fais ça tous les jours.

C'est tous les jours,

on en fait au moins un,

je pense.

Ok.

Pendant les...

Ouais,
peut-être,

ouais,

presque pendant les neuf mois,

je pense,
j'en ai dû en faire un

tous les jours,

quoi.
Ok.

Bon,
donc la sélection

en vol se passe bien.

Ouais,
voilà,

neuf mois plus tard,

du coup,
tu es envoyé

à Salon de Provence.

ATPL théorique,

là,
du coup,

donc,
enfin,

nous,
on a commencé

par les vols,

après l'ATPL,

je crois qu'on a,

je ne sais plus

si on avait revolé

ou pas après l'ATPL,

mais,

donc là,

les vols,

c'est globalement

un PPL,

enfin,
c'est,

tu apprends

à monter,

descendre,
alors du coup,

à l'EIP,

on voyait déjà un peu tout ça,

mais c'était de la sélection,

c'était pas vraiment de l'instruction.

Ouais,

là,
tu es vraiment là

pour apprendre,

pour apprendre,

quoi.

Donc,
tu apprends ça,

on fait les premières navigations aussi,

on en fait un petit peu à l'EIP,

mais pas beaucoup,

et donc,

pareil,
tu apprends à naviguer

en basse altitude

avec la méthode

chrono-cartes-sol,

ouais.

Tu en fais quelques-unes aussi,

je crois qu'il y avait

une vingtaine,

25 vols,

un peu de simu aussi,

parce que,

en fait,

après,
tu en fais du simu,

donc là,
c'était les premières approches aussi

au simu,

première approche du simu,

et puis l'ATPL théorique,

donc le gros,

gros morceau,

c'était ça,

quoi.

Le gros morceau,

ouais.
Ça a duré six mois,

à peu près,

l'ATPL.

Plutôt compact.

Compact.

Ouais.
Compact, ouais.

Mais ça l'a fait.

Ok.

Et tu voulais sur quelle machine

à Salon ?

C'était sur du SR20.

D'accord.

Ok.

Donc,

petite différence quand même

entre le CAP10

et le SR20.

Pas du tout la même machine,

manche à gauche,

c'est un peu bizarre au début,

puis après,

on s'y fait,

on s'y fait rapidement.

Voilà.

Après Salon, je crois que c'est là

qu'intervient le Covid.

Ouais,
on a eu le Covid,

nous,

à la fin de Salon de Provence.

Donc,

pas très longtemps

avant de finir l'ATPL,

en fait,

de faire les derniers modules.

Et du coup,

deux mois à la maison,

toujours à bosser,

du coup,
l'ATPL.

Donc,
au moins,

on avait du temps pour travailler.

Et je crois que c'est là

que tu commences à te poser

un peu la question

de ton avenir.

Est-ce que tu pars

plutôt dans la chasse,

plutôt dans le transport ?

Ouais,
c'est ça.

Et en fait,

j'avais toujours,

moi,
je voulais faire pilote de chasse

depuis le début.

Ouais.

Et puis,

en fait,
là,

je ne sais pas pourquoi,

en sortant la tête du guidon

à Salon,

en ayant discuté,

finalement,

en ayant vu aussi,

parce que du coup,

on voit plein de profils différents.

Ouais.

On t'entend plein de choses.

Alors,
tu parles beaucoup

avec les gens en meeting et tout,

mais non,

tu n'es pas dedans.

Tu ne vis pas le truc,

donc c'est différent.

Et là,

je me suis dit,

en fait,

est-ce que c'est vraiment fait pour moi la chasse ?

Est-ce que c'est vraiment le truc que je veux faire ?

Est-ce que je me vois vivre comme ça ?

Est-ce que je me vois faire ça ?

Alors,

en gros,

le truc que j'avais un peu gardé en tête,

c'était,
en fait,

quand t'auras fait du Rafale,

oui,
c'est bien le Rafale,

mais en fait,

derrière,
c'est les missions,

c'est la vie que tu as à côté,

c'est tout ça,

en fait.
C'est un autre mode de vie.

Et puis,

tu es tout seul dans l'avion.

Il y a ce que tu es peut-être,

esprit d'équipe aussi.

Esprit d'équipe,

le truc que j'aimais bien au planeur,

tu es tout seul dans ton avion.

Et du coup,

j'ai pris du recul un peu.

Et puis même de manière,

mon caractère,

est-ce que ça va le faire ?

Et je me suis dit,

en fait,

non,
je pense que ce n'est pas fait pour moi.

Donc,

grosse remise en question un peu.

Et je me suis dit,

non,

en fait,

je pense que ce n'est pas fait pour moi.

Je ne serais pas épanoui là-dedans.

Du coup,
avant de choisir notre orientation,

on revoit une psy,

c'est ce que je lui ai dit.

Elle avait d'accord

avec ce que je lui disais.

Donc,
je pense que je ne me suis pas trompé.

Et effectivement,

maintenant,
je suis hyper épanoui

dans ce que je fais.

Donc,
je ne sais jamais

si j'aurais été épanoui

sur du rafale.

Mais en tout cas,

pour l'instant,

je ne regrette pas mon choix.

Ça marche.

Et donc,

du coup,

après cette période de Covid,

tu pars à Cognac

sur Grob 120 ?

Là,

je savais déjà

que j'allais demander

multimoteur

à l'issue du tronc commun.

Ok.

Donc j'ai fait les vols etc ça s'est pareil,

Ça s'est bien passé

enfin,
standard.

Après,
du coup,

j'étais orienté multimoteur.

Cognac,

ça a été assez rapide.

Je crois que j'ai fait six mois,

quelque chose comme ça.

Pareil,
c'était cool.

Donc,
c'est hyper intéressant.

Tu vas un peu plus loin,

là,
tu fais de la voltige,

mais tu fais de la voltige.

À Salon,

on n'en fait pas.

Ouais.
Voltige,

début de l'IFR aussi.

Donc là,
tout nouveau.

Je n'avais jamais fait,

je n'avais jamais vu

comment ça se passait.

Donc,
pareil,

c'est assez cool.

Un peu de travail,

quand même,

parce que,

comme on n'a jamais fait l'IFR,

au début,

c'est un peu compliqué.

Puis après,

une fois que tu as pris le pli,

c'est beaucoup plus simple.

Donc,
tous ces trucs-là.

Vol de nuit aussi,

premier vol de nuit.

Et après,

Avord.

Et donc,
Avord,

là,
pour faire du bimoteur.

C'est ça.

Là,

orienté bimoteur.

Sur Xingu.

Sur Xingu,

du coup.

Là,

ça a duré un peu plus,

ouais,
un an et demi,

bien plus,

ouais,
un an et demi bien tassé.

Parce que j'avais eu des petits soucis de santé.

Du coup,
j'ai été arrêté de vol

un petit bout de temps

avant de reprendre.

Et là,

là,
c'est vraiment le step un peu.

Il y a beaucoup de boulot.

Il y a beaucoup de choses à voir.

L'avion,

du coup,

il est beaucoup plus gros.

Il va beaucoup plus vite.

Il va beaucoup plus loin.

En fait,

c'est un peu le step by step.

C'est Lanvéoc.

Tu es dans un,

entre guillemets,

un mouchoir de poche.

C'est ça.

Donc,

à la fin,

en fait,

tu connais tout par cœur.

C'est facile.

Après,
salon,

c'est un peu plus grand

parce que l'avion,

il va un petit peu plus vite.

Mais bon,

pareil,
à la fin,

tu connais à peu près tout.

Tu ne connais pas par cœur,

mais tu sais à peu près

où sont les trucs,

etc.

Cognac,

ça va encore un peu plus vite,

l'avion.

Pareil,

c'est un peu plus grand.

Tu vas un peu plus loin.

Et quand tu arrives à Avord,

en fait,

ton terrain de jeu,

il n'est plus autour d'Avord.

Il est partout en France,

voire en Europe.

Et là,

vraiment,

toutes les possibilités,

là,

tu apprends vraiment

ton boulot de pilote

complet,

opérationnel et tout.

Donc,
beaucoup de boulot,

mais hyper intéressant.

Tu fais pas mal de missions

sympas.

Ce n'est pas tous les jours

facile.

Il y a des missions

plus dures et tout.

Et quand tu disais,

tu arrives sur une machine

qui est quand même

un peu plus volumineuse

que les machines précédentes,

j'imagine qu'au départ,

ça n'a pas dû être,

forcément pas facile,

mais ça demande

un petit temps d'adaptation.

Pareil,

il y a du simu.

Donc,
au début,

tu fais du simu.

Donc,

ça t'aide

à vraiment

à voir comment fonctionne

la machine

et à trouver

les boutons,

etc.

Même si,

pareil,
tu fais des amphicabs

régulièrement.

Tu fais du simu

et en fait,

le simu

te permet quand même

de vachement dégrossir

la machine.

Le truc qui m'avait frappé,

c'est que tu es quand même

pas loin des 2 mètres

de hauteur

quand tu es dans le cockpit.

Et le premier roulage,

en fait,

ça fait trop bizarre.

Tu es habitué à être

assis par terre

en CAP 10 

et là,

tu es comme ça

avec du coup

un steering

et plus des pédales.

Tu te dis,
ok,

c'est un avion

qui commence à...

Tu commences

à être sur un vrai avion.

Et les premiers vols,

ce n'est pas facile.

Même les gaz

et tout,

ça a de l'inertie.

Ce n'est pas comme

un moteur à [piston].

C'est tous ces trucs-là

qui sont un peu

bizarres au début.

Puis après,

tu t'y fais

et puis à la fin,

ça se passe bien.

Ça devient normal.

C'était quoi

le contenu de la formation

justement sur multimoteur

à Avord ?

Tu as tout le volet

vraiment IFR,

tout ce qui est
réglementation,

donc IFR,

VFR.

Donc tu passes ton IR

au équivalent de...

Tu fais CPL IR.

Non, c'est un IR civil

qu'on passe.

Donc CPL IRME MCC.

On passe tout ça à Avord.

Donc le package complet.

OK.

Et en fait,
tu vois tout ça.

Tout t'amène à préparer

ton test IR

et ton CPL à la fin.

C'est ça.

Et donc en fait,

ton CPL,

on te demande vraiment

la mission,

tu arrives le matin,

la veille,

on te dit
tu simules qu'on va

récupérer des passagers

à tel endroit,

il faut les amener

à tel endroit.

C'est ça les horaires.

Tu te débrouilles.

On t'évalue là-dessus.

Donc combien de mois

la formation

là ?

Il faut compter,

je pense,

une bonne année,

une bonne année,

année et demie

de formation.

Ça marche.

Et après Avord,

donc,
tu intègres la 28F.

On se trouve là aujourd'hui.

Est-ce que tu peux

nous parler

de cette flottille ?

Eh bien,
c'est une petite flottille.

On n'est pas beaucoup.

On est 20, 25.

Globalement,

quasiment que des pilotes.

Et l'idée,

c'est de faire
la transition

un peu

entre l'école

où en fait,

tu es hyper bon

techniquement

parce que tu ne fais que ça.

Tu ne fais que de la mania,

des approches monomoteurs

avec des pannes,

etc.

Tu as beaucoup

de réglementations,

etc.

que tu révises vraiment

tout le temps,

tout le temps,
tout le temps.

Tu n'as que ça à faire.

Tu es à l'école.

Tu es très bon

sur tout ça,

mais tu n'as pas

beaucoup d'expérience.

Donc tu ne fais que

des vols d'école,

de formation.

Donc en fait,

ce n'est pas tout le temps

la même chose,

mais il y a peu

d'imprévus

dans ce que tu fais.

Et ici,

du coup,

c'est le lien

entre l'école

et l'opérationnel

où en fait,

on va te demander

de faire un peu plus

que de l'école

et en fait,

on va voler

avec des vieux pilotes

souvent qui,

vont nous apporter

l'expérience

de l'opérationnel

et le pragmatisme

d'une mission

qu'on pourrait avoir après.

Donc là,

tu vas un peu plus loin

aussi dans l'utilisation

de l'avion.

Tu vas faire

des performances.

À l'école,

tu décolles toujours

avec un instructeur

et un élève.

Là,
tu as des passagers.

S'il fait chaud,

l'avion,

il va avoir

d'autres performances.

Donc,
sur tout ça,

tu essaies de regarder

un peu tout

pour te préparer

pour après.

Tu vas nous reparler

justement des petits avions

et performances,

tout ça.

Et donc,

sur les types de missions

qui te sont demandées,

c'est quoi ?

C'est principalement

de la liaison ?

Alors nous,
en fait,

c'est de l'entraînement,

du mûrissement

comme je disais tout à l'heure.

D'accord.

Donc,
le but,

c'est vraiment

de faire des heures

pour voir un maximum

entre guillemets

de cas de figure.

Donc,
on fait de l'entraînement,

donc pur et dur.

On va faire

des tours de pistes

avec des pas de moteur,

etc.

On va faire

de la navigation

basse altitude

comme on ferait

à l'école.

On va aussi faire

de l'IFR.

On va aller à l'étranger

pour parler anglais,

pratiquer anglais,

mais aussi pour faire

d'autres terrains

que des terrains français.

On fait des gros terrains.

On a fait des terrains

comme Amsterdam

qui est énorme

avec un tout petit avion

comme ça
qui n'est pas du tout

fait pour.

C'est hyper intéressant.

Et après,

on va faire des trucs,

on va faire des profils

différents.

On va partir

en navigation

basse altitude,

passer en IFR,

aller à l'étranger,

revenir.

On essaye de mixer

un peu tout

pour s'entraîner

sur tous les types

de vols

qu'on puisse faire

dans l'armée.

Ça marche.

Et on a aussi

des missions ordonnées

où on va faire

de la liaison

entre deux bases

ou des aéroports,

etc.
pour soit emmener

des passagers,

soit de la logistique.

Et ça permet aussi

de s'entraîner

avec des vraies contraintes

où on a des horaires,

où la mission,

il faut la réaliser

même si la météo

n'est pas top,

il faut trouver

une solution,

etc.

Et c'est là

que c'est intéressant

aussi parce qu'on a

des contraintes

vraiment données.

Parce qu'en vol d'entraînement,

s'il ne fait pas super beau,

on va dire
non,

on ne va pas le faire.

Il ne fait pas beau.

Là,
quand c'est ordonné,

tu réfléchis

à trouver des solutions

comme tu ferais

sur des missions opérationnelles après sur des avions un peu plus gros

Donc des missions d'entrainement et des missions ordonnées.

Et si tu devais nous expliquer

par exemple

un vol type,

mettons une mission de liaison,

comment ça se passe ?

Tu arrives le matin ?

Oui,
au fait,

l'état-major à Paris

nous ordonne de faire un vol.

Donc,
à telle heure,

vous décollez,

vous allez récupérer

tel passager à tel endroit,

vous vous emmenez

à tel endroit,

etc.

Donc,
nous,

on arrive une heure

avant le briefing,

enfin,
l'heure de décollage.

On briefe

pendant 30 minutes.

Après,
on va à l'avion,

on met l'avion en route,

etc.

on fait le tour avion,

les checklists,

les essais moteurs.

On décolle,

on fait nos rotations,

etc.

Et le soir,

on rentre.

On se débriefe rapidement

est-ce qu'il y a eu des trucs

qui t'ont choqué aujourd'hui

ou pas ?

Et puis,

voilà.

Donc,

en fonction des vols,

des fois,
tu fais des petites liaisons.

Donc,
en fait,

tu vas arriver,

je ne sais pas,

admettons que tu décolles à 9h,

tu vas briefer à 8h.

Tu en as pour une demi-journée,

tu es revenu à 14h.

Après,

chacun a une tâche au sol.

Donc,
après,

tu fais ta tâche au sol.

Puis,
des fois,

tu pars toute la journée,

tu vas décoller à 7h le matin,

rentrer à 18h le soir.

Tu n'auras pas du tout fait,

tu n'auras pas été à la flottille

de la journée.

Et du coup,

forcément,

tu es un peu décalé,

tu as des récupérations

parce que tu as quand même fait

14h d'amplitude de travail

et de vol.

Donc,
le lendemain,

généralement,

tu es en repos le matin,

voire en fonction des vols

toute la journée,

des fois.

Mais souvent,

c'est le matin.

Et du coup,

tu viens l'après-midi

et quand tu ne voles pas, tu fais ta tache au sol

Et justement en rythme de travail je me demandais

Tu fais combien d'heures par mois,

par exemple ?

On fait à peu près

entre 3 et 400h par an,

voire un peu plus

pour ceux qui volent beaucoup.

Et après,

par mois,

ça fluctue vraiment.

Des fois,

tu vas faire 30h,

des fois,
tu vas monter à 50,

voire pas loin des 60.

Ça reste quand même rare

qu'on fasse au-dessus de 60.

Mais on va dire

un bon 40,

40,

50h par mois.

D'accord.

Et quelle est la proportion

entre les missions d'entraînement

et les missions ordonnées ?

C'est variable.

Il ne faudrait pas te dire

que c'est variable.

En fait,

des fois,

on va avoir un petit peu

plus de missions ordonnées.

Du coup,
forcément,

tu fais un peu moins d'entraînement.

Puis des fois,

tu n'as pas du tout

de missions ordonnées.

Donc là,
tu mets tout le monde

en entraînement

pour le jour-là.

Tu voles donc

sur le Xingu.

C'est ça.

Parle-nous de cet avion.

Un petit bimoteur brésilien.

Tout à fait.

Du coup,

c'est un petit avion.

Ça se pose à peu près partout.

Parce que c'est un avion

qui est assez léger.

Ça fait 5,7 tonnes

en masse max.

Donc,

c'est assez léger.

On peut prendre 6 passagers

dans l'avion.

Alors après,

du coup,
ce qu'on disait tout à l'heure,

c'est que

tu mets 6 passagers,

tu ne peux pas forcément

mettre un plein complet.

D'accord.

Donc,

il est très vite limité

sur la masse.

Dès qu'il fait chaud,

en fait,

les performances,

elles diminuent

drastiquement.

OK.

Donc,
tu es toujours en train

de regarder

la température,

le vent en altitude.

parce que s'il y a du vent,

comme c'est un turboprop,

ça n'avance pas trop.

Donc,
dès que tu as du vent de face,

tu es ralenti.

Donc,

tu es toujours en train

de regarder ça,

la météo.

Parce que,
comme on disait aussi,

on vole aux 180.

Donc,

tu es dans les CB,

le givrage,

etc.

Donc,

il y a une grosse analyse météo

à chaque fois

qui est faite au briefing,

justement,

pour trouver des stratégies.

Comment est-ce qu'on peut faire

pour éviter tout ça ?

Et puis,

après,

c'est quand même une...

Moi,
j'aime bien.

C'est un avion qui est simple.

Le matin,

quand on a les essais moteurs

à faire,

etc.,

on met 30 minutes,

on va dire,

à tout démarrer,

etc.

Et en journée,

en 10 minutes,

avec un équipage qui gaze bien,

en 10 minutes,

tu es en l'air.

Ça peut aller très,

très vite.

OK.
Un avion qui est plutôt simple,

sympa à piloter.

Ça.
Ouais.

Tu parlais des conditions

givrantes.

En quoi c'est une limitation

pour cet avion-là ?

En fait,
comme on est en dégivrage pneumatique avec des boudins

qui se gonflent

pour casser la glace,

il n'y en a pas partout

sur le fuselage.

Ce qui fait que,

déjà,

quand tu es dans le cockpit,

tu vois ce qui se passe

à peu près sur les ailes

et encore,

il y a des endroits

qui sont masqués

par le moteur.

Donc,
tu ne vois pas tout.

Mais surtout,

il y a la queue,

il y a des antennes

un peu partout.

Donc,
en fait,

dès que ça givre,

tu sais que sur tes ailes,

c'est à peu près bon.

Mais en fait,

le reste,
tu ne vois pas

et le but,

c'est de ne pas voler

dans les conditions givrantes.

Donc,
si tu en as partout,

c'est vite très compliqué.

Un avion de ligne

qui est réchauffé de partout,

en fait,

il se pose,

je pense qu'il se pose la question,

mais il se la pose moins

que nous.

Puis pareil,

si tu givres,

dès que tu sors le train,

le train,

il va givrer.

Enfin,
il y a tous ces trucs-là.

Et tu parlais du fait

que c'était un avion

qui se posait un peu partout.

Tu arrives à le poser

en combien de...

Il faut à peu près

8 à 900 mètres

pour le poser

avec une masse,

on va dire,

standard.

D'accord.

8 à 900 mètres,

oui.
Et au déco ?

Au décollage,

entre 1000,

1300,

1500,

1600,

si tu es vraiment chargé.

Oui.

Donc,
c'est pareil,

c'est des pistes...

La plupart des pistes en France,

elles font 2000,

voire un peu moins.

Donc,
en fait,

tu vas quasiment partout.

Ça marche.

Et vous avancez à combien avec ?

Eh bien,

on va dire à peu près

180 nœuds indiqués,

220 de true airspeed.

Ok,

220,

donc au niveau 180,

tu disais...

Oui,
c'est à peu près ça,

220 au 180.

Ok.

Et en fonction des conditions météo

et de ce qu'on veut faire,

on va jouer sur les niveaux

pour aller plus vite,

moins vite,

consommer moins.

Ok.

C'est un avion qui est équipé IFR,

évidemment.

Oui.

Oui,

tu en fais de temps en temps ?

On fait la globale...

Dès qu'on fait une liaison,

on est souvent en IFR

parce que c'est plus simple,

finalement.

Mais si on a un slot ou quoi,

on va annuler l'IFR,

on va poser un VFR

et on va partir en VFR

avec une carte,

comme on ferait à l'aéroclub,

entre guillemets.

Ça marche.

Et tu disais,

c'est CAT I,

donc tu descends 200 pieds,

c'est ça ?
200 pieds,

oui.
Donc quand tu es en Bretagne,

c'est un peu limitant parfois.

C'est un peu limite.
Mais on a la chance

d'avoir une super rampe

à Lorient.

Donc même à 200 pieds,

souvent tu vois quand même

la rampe facilement

et tu te poses quand même facilement.

Ça ne m'est pas encore arrivé

de me dérouter

en arrivant à Lorient.

Pour revenir à la flottie,

la 28F,

c'est une flottie qui prépare,

tu nous le disais,

d'un côté à la patrouille maritime

et de l'autre à la surveillance maritime.

C'est ça,
surveillance maritime.

Donc pour envoyer

sur les deux avions

entre guillemets

après la flottie 28F,

c'est l'Atlantique 2

ou le Falcon 50,

voire le Falcon 200

de temps en temps.

Ça marche.

Et je crois que tu connais

un petit peu

l'histoire de cette flottie aussi.

Oui.
T'as travaillé un petit peu

dessus.

Oui.
Est-ce que tu peux nous raconter

si c'est une flottie

qui a vu le jour en 1953 ?

Oui, même avant en fait.

Même avant. Donc avant,

c'était la 8e flottille d'exploration

pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle a été sur Catalina

et après en fait,

ça a changé de nom

à la fin de la guerre

où là,

c'est devenu la 8F

et après,

c'est devenu la 28F

assez rapidement.

Alors,
je n'ai plus les dates exactes

en tête.

Et donc,

c'est la flottille

qui a été envoyée

faire la guerre d'Indochine.

Puis après,

elle a participé

à la guerre d'Algérie aussi.

Et donc,
c'est la flottille

la plus ou une des plus

décorées de la marine.

OK.

Et ça fait combien de temps

qu'elle est à Lorient là ?

Alors,
elle est revenue à Lorient

en 2010.

Avant,
elle était à Nîmes,

à Nîmes-Garon,

soit l'ancienne base

à Nîmes-Garon,

à Nîmes-Garon.

Et elle est revenue ici

en 2010,

je crois,
quelque chose comme ça.

Et sur Xingu depuis ?

2010 aussi.

Depuis 2010 aussi.

Avant,
c'était quoi comme appareil ?

C'était des Nord 262.

Donc,
c'était plus gros

que le Xingu.

Ouais.

C'était pas exactement

les mêmes missions.

Ouais.
Ils avaient un radar

en fait à l'avant.

Donc,

ils pouvaient faire

du SAR,

mais un petit peu.

C'était pas un super radar,

mais voilà.

Donc,
c'était pas exactement

les mêmes missions.

C'était aussi de la liaison

et de l'entraînement,

mais ça allait un peu plus loin.

Ça marche.

Donc,
toi,

tu te destines

à la patrouille maritime.

Ouais.
En tout cas,

c'est ce que j'aimerais bien.

Ouais.

Atlantique 2.

Donc là,

c'est ce que j'ai demandé

pour la suite

après la flotille.

Ça marche.

Et moi,

ce qui me plaît,

c'est l'avion déjà.

Ouais.
Gros avion.

Donc,

hyper intéressant.

Et puis,
les missions,

un peu un couteau suisse.

Il fait un peu tout

en fait,

comme mission.

fait du secours en mer.

Maintenant,

il peut larguer des bombes,

il peut larguer des torpilles,

il peut larguer des missiles.

Il fait un peu de renseignements.

Enfin,
voilà,

c'est vraiment un avion

qui peut tout faire.

Ça marche.

Si on revient juste

sur le concept

de la patrouille maritime,

en fait,

qu'est-ce que ça...

Quel est l'objectif,

finalement,

de...

En fait,

c'est surveiller la mer

ou surveillance maritime.

Mais en fait,

tu surveilles...

Donc,

principalement,

son rôle,

c'est la chasse aux sous-marins.

C'est fait pour chasser

des sous-marins,

aider nos sous-marins aussi.

Mais voilà,

c'est la surveillance des mers,

principalement.

Donc,

il peut faire de la lutte

contre le narcotrafic.

Enfin,
c'est vraiment

surveiller ce qui se passe

sur la mer.

Après,
tu peux l'employer ailleurs.

Il a été employé

en Afrique,

par exemple,

parce qu'en fait,

il a une autonomie

qui est assez importante.

Du coup,
il peut tourner en l'air.

Comme il peut larguer des bombes,

en fait,

c'est un bombardier,

entre guillemets,

qui est stationnaire au-dessus

pour aider les forces au sol.

Ça marche.

Il y a combien

d'ATL2

qui sont déployés aujourd'hui ?

Alors,

déployés,

je ne saurais pas te dire.

Mais en tout,

je crois qu'il y en a

une vingtaine,

quelque chose comme ça.

Une vingtaine.

À Lorient,

vous êtes combien ?

D'Atlantique 2 ?

Oui, pardon.

Ils sont tous basés à Lorient,

donc une vingtaine

et après,

il y en a qui sont déployés

ailleurs.

Oui,
donc l'Atlantique 2,

c'est un avion

qui est bardé de censeurs,

finalement,

pour ces missions.

Est-ce que tu peux nous dire

un peu ce qu'on retrouve

sur cet appareil ?

Premier censeur,

entre guillemets,

c'est la vue.

Donc,

tu as un cockpit

qui est un peu en forme de bulle,

en fait,

finalement,

où on peut voir

à 180 degrés.

Donc,

ça permet à l'opérateur

qui est devant

de voir,

par exemple,

je ne sais pas,

un bateau au loin

ou prendre des photos

ou voir un périscope,

par exemple.

Ça fait une petite traînée

dans l'eau,

il peut le détecter comme ça.

Après,
dans le cockpit,

pareil,
c'est un espèce

de cockpit bombé,

en fait,

et c'est un des rares avions

où,
en fait,

comme c'est bombé,

si tu tournes,

tu peux voir l'arrière de l'avion.

Donc,

c'est un peu assez rare,

comme fait.

Et il y a aussi

deux grosses boules

à l'arrière

de l'avion

de chaque côté.

Pareil,

tu peux voir
à 180 degrés,

donc tu peux mettre une tête

et tu peux voir.

Donc,
en fait,

l'avion,

tu peux voir quasiment

tout autour,

il n'y a que derrière

où tu ne vois pas.

En plus de ça,

il y a un radar

à l'avant,

donc ça permet

de couvrir la mer

ou même le ciel,

tu peux regarder

dans le ciel avec.

Tu as une boule

optronique,

qui s'appelle
une Westcam,

maintenant,

et pareil,

ça permet

de retranscrire ça

sur un écran.

Tu vois,

tu peux zoomer,

dézoomer,

prendre des photos,

etc.
Il y a le MAD

à l'arrière,

c'est un espèce

de gros aimant

qui permet

de détecter,

en fait,

c'est avec ça

qu'on peut détecter

les sous-marins.

Et puis,

il y a des antennes,

comment ?

Détecteur d'anomalies

magnétiques, c'est ça ?

Donc en fait quand tu voles au ras de l'eau

Le MAD il détecte une masse métallique, il y a à confirmer que c'est un sous-marin ou non

Et après il y a plein d'antennes tout autour de l'avion pour capter différent trucs

Une des mission, on va dire principal

sur cet avion,

c'est la lutte

anti-sous-marine.

Oui,

c'est ça.

C'est un avion

qui a été designé

pour ça,

la surveillance maritime

et la lutte anti-sous-marine.

Comment ça se passe,

une mission de lutte

anti-sous-marine ?

Alors,

soit tu sais

qu'il y a un sous-marin

qui est plus ou moins

dans cette zone,

le mieux,

c'est d'avoir

un sous-marin,

enfin,

d'avoir un Atlantique 2,

une frégate

et un hélicoptère.

C'est un peu

le trio gagnant

où quand les trois

travaillent ensemble,

c'est facile.

savoir qu'il y a

un sous-marin

dans cette zone.

Après,
soit tu vois son périscope

à la vue

et du coup,

ça fait une petite

traînée dans l'eau.

Puis après,

tu confirmes

avec le MAD,

par exemple,

que tu as bien

un sous-marin.

Soit tu fais

des allers-retours

avec le MAD

et tu as des techniques

pour trouver

où est-ce qu'il est.

Mais voilà,

ça peut durer des heures.

Une mission de lutte,

ça peut durer

jusqu'à 8 heures.

Jusqu'à 8 heures,

ouais.

C'est un avion

qui a une autonomie

jusqu'à 15 heures.

Ouais,

tu peux faire facilement

12 heures de mission.

Et ça implique

de descendre très bas,

ce type de mission ?

du coup,
il faut descendre

quasiment au ras de l'eau

pour que le MAD

derrière soit,

comment dire,

opérant

facilement,

efficacement.

Donc,
ouais,

tu descends au ras de l'eau.

C'est assez touchy

au niveau des commandes,

a priori.

C'est un avion.

Donc,
en fait,

il y a des modes de PA,

le pilote automatique,

que tu peux verrouiller.

Enfin,
tu peux verrouiller des axes.

D'accord.
Et en fait,

souvent,
tu verrouilles,

le tangage.

Comme ça,
tu peux juste tourner

et ton avion,

il garde son altitude.

Ok.

Et donc,
tu peux faire facilement

des passes au-dessus de l'eau,

comme ça.

Ça marche.

Et ça,

oui,
tu n'y es pas formé

forcément sur le Xingu ?

sur le Xingu,

on ne peut pas descendre autant,

en fait,

si bas avec le Xingu,

tout simplement

parce qu'on n'a pas

ces modes-là

de pilote automatique.

D'accord.
ça devient un peu dangereux

de descendre si bas.

Mais après,

on fait un peu de formation

à la fin

et à l'école aussi,

on en fait,

de tout ce qui va être

secours en mer,

largage de chaines,

de chaines SAR,

prise de photos aussi,

de bateaux,

etc.

Mais on ne fait pas

de trucs aussi bas

que l'Atlantique 2

et on ne s'entraîne pas

non plus à chercher

des sous-marins

avec le Xingu.

Ça marche.

Si tout se passe bien,

tu serais sur Atlantique 2

d'ici combien de temps ?

Je n'ai pas trop d'idées.

Je pense qu'il y a

au moins un an.

Il faut voir un peu plus.

Mais voilà,

en gros,
la moyenne ici,

à la flottie,

c'est entre deux et trois ans.

Donc moi,

ça fait déjà deux ans.

Donc sûrement encore un an,

un petit peu plus peut-être.

Ça marche.

Cet épisode va bientôt

toucher à sa fin.

Je te propose peut-être

de revenir sur quelques anecdotes

un peu qui t'ont marqué

sur tout ton parcours de pilote,

que ce soit en Xingu

ou en planeur.

Est-ce que tu as

quelques anecdotes

qui te reviennent

de ton parcours ?

Déjà,

le truc qui m'a un peu marqué,

c'était mon passage

de commande bord sur Xingu.

Oui,

c'est vrai qu'on l'a pas dit

depuis septembre.

Depuis septembre.

Et en fait,

je trouvais que c'était

un sacré step.

Même à l'école,

à chaque fois,

tu montes en avion,

entre guillemets,

en gamme,

en avion à chaque fois,

qui vont plus vite,

plus loin, etc.

Mais le passage

commande bord,

c'est la première fois

où le mec d'à côté,

il sait moins que toi.

Et il a moins de responsabilité

que toi.

Et en fait,

c'est lui qui te regarde

et qui te dit

du coup,

on fait quoi ?

Et là,

ça fait bizarre

parce que tu as la responsabilité

de personnes,

d'un avion

et de passagers.

Et là,

le step,

il est assez gros.

Le premier vol

que j'ai fait

en tant que commande bord,

c'était une mission

sur trois jours.

il y avait des orages,

etc.

Donc,
en termes de prise

de décision,

je me suis dit,

ouais,

là,
il y a un step

qui est passé.

Super.

En tout cas,

on nous souhaite

bon courage

et bonne continuation

dans la suite

de ton parcours.

Merci beaucoup,

Quentin,
d'avoir été avec nous.

Merci d'être venu.

Super sympa.

Donc,
voilà pour l'épisode

avec Quentin.

On espère que ça vous a plu.

Vous pouvez le retrouver

sur notre chaîne YouTube

juste ici

et sur les autres

plateformes audio

comme d'habitude.

on se retrouve très vite

pour de nouvelles aventures,

de nouvelles rencontres

sur l'expérience Chivan.

Merci,
à plus.

Merci.

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